La Vie scolaire : Grand Corps Malade slame sur le septième art
Deux ans après Patients, Grands Corps Malade et son comparse Mehdi Idir sont de retour avec un film moins autobiographique mais tout aussi inspiré, qui plante son décor dans un collège de la Seine Saint-Denis.
Lorsqu’on a appris que Fabien Marceau, alias Grand Corps Malade, allait passer derrière la caméra, il y avait de quoi se poser des questions. En quoi un slameur, aussi brillant soit-il, allait-il pouvoir s’imposer en tant que réalisateur ? Le résultat, Patients, s’est finalement avéré bien plus qualitatif que prévu : il y avait autant de drôlerie que de tendresse dans cette évocation de la vie d’un centre de rééducation à travers l’arrivée d’un nouveau patient, double à peine fictif de Grand Corps Malade.
Quatre nominations aux César plus tard, Grand Corps Malade et Mehdi Idir ont décidé de ne pas s’arrêter là. Comme son nom l’indique, La Vie scolaire se déroule au sein d’une équipe éducative d’un collège de la Seine Saint-Denis. C’est l’arrivée d’une conseillère principale d’éducation inexpérimentée, joué par Zita Hanrot (Fatima, Paul Sanchez est revenu !), qui fait office d’événement déclencheur. À travers ses yeux, le film propose de découvrir comment fonctionne la vie d’une bande de surveillants et surveillantes, leurs relations avec les élèves, et la façon dont les CPE tentent de créer du lien, en faisant à la fois preuve d’autorité et de psychologie.
L’angle est original : si les profs ont souvent fait l’objet de films, donc le plus célébré est sans doute la Palme Entre les murs de Laurent Cantet, les autres sont souvent réduits au statut de personnages secondaires, lorsqu’ils ne sont pas tout simplement ignorés. On retrouve ici la patte de Patients : même regard tendre mais franc, mêmes scènes hilarantes mais jamais dépourvues de fond, et un Alban Ivanov encore une fois décapant, lui qui était déjà de la première aventure et qui nous a aussi régalés dans Le sens de la fête du duo Toledano – Nakache ainsi que dans Les bonnes intentions aux côtés d’Agnès Jaoui. Allez-y, c’est mieux que deux heures de retenue.
Lucile Bellan
Articles liés
Concerto pour violon de J. Brahms à la Salle Gaveau
Pour les amoureux de concert classique, la Salle Gaveau nous promet de la haute qualité avec un nouveau concert en mais avec J. Brahms et l’orchestre de CRR de Paris. Au programme : J.BRAHMS Concerto pour violon en ré...
Récital de piano avec Barry Douglas à la Salle Gaveau
Médaille d’Or du Concours Tchaïkovski en 1986, Barry Douglas se produit en récital sur toutes les grandes scènes du monde – du Royaume-Uni au Mexique, des PaysBas aux États-Unis. Il est l’invité de prestigieux orchestres, parmi lesquels le BBC...
Un « Dom Juan » sulfureux et maudit à l’Odéon
Projetant la pièce de Molière au 18° siècle, sous la tutelle du Marquis de Sade, Macha Makeïeff fait de cet anti-héros un prédateur sulfureux et languissant, interprété avec brio par Xavier Gallais dans un décor unique. Une course à...